Après une année difficile, l’état financier de la troupe est déplorable. La troupe
quitte Paris pour tenter sa chance en province. Les douze années qui suivent permettent à la troupe d’acquérir de l’expérience
et de raffiner leur jeu. Pour sa part, Molière apprend sur le tas tous les métiers de la scène ; il est à la fois directeur,
administrateur, décorateur, costumier, comédien et finalement, par la force des choses, (le répertoire comique était très
mince), auteur.
La troupe rentre à Paris en 1658, sous la protection de Monsieur, Duc d’Orléans
et frère de Louis XIV. En 1659, il écrit Les Précieuses ridicules, véritable coup
d’envoi de sa carrière. Dès lors s’enchaînent, au rythme fou d’au moins une par année, toute une série de
pièces dont la cour et la ville savourent. Notons, en autres : L’École des
femmes, L’Impromptu de Versailles, Le
Mariage forcé et Tartuffe, pièce qui soulève une telle polémique que le roi
est contraint de faire interdire le spectacle, qui ne pourra être représenté en public que cinq ans plus tard. Dom Juan et L’Amour médecin sortent en 1665 et Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui l’année suivante. Entre
1668 et 1672, il crée, en autres : Amphitryon,
George Dandin, L’Avare, Monsieur de Pourceaugnac, Le Bourgeois
gentilhomme, Les Fourberies de Scapin et Les
Femmes savantes.
Enfin, en 1673, il crée sa dernière pièce : Le Malade
imaginaire. Au total : 34 œuvres. Certaines d’entres elles, parce qu’elles osent ridiculiser la
corruption de certains ordres (sociaux et religieux) de l’époque, provoquent de véritables scandales. En dépit de l’opposition,
Molière continue, triomphant comme comédien autant que comme auteur.
Le 17 février 1673, tuberculeux depuis quelques années, Molière va succomber à la tâche. Alors qu’à 51 ans, il
joue le rôle d’Argan dans Le Malade imaginaire, il s’effondre sur scène
; ramené chez lui, il ne peut être sauvé. Le curé de la paroisse refusant la sépulture en terre chrétienne, il est inhumé
de nuit, sans service funèbre.
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