L’INFLUENCE
DE LA FARCE
DANS L’ŒUVRE
DE MOLIÈRE
La farce, genre méprisé
Molière a écrit des comédies et des farces. Mais déjà, de son temps, ceux qui aimaient
ses comédies auraient aimé qu’il ne joue ni n’écrive de farces. On privilégie le Molière « profond »
de Dom Juan, du Misanthrope ou du Tartuffe, à celui qui fait rire avec des coups de pied au cul, des bagarres absurdes,
des coups de bâton sur la tête ou de grossières tromperies.
La farce, dans la culture française, est
un genre difficile à définir clairement. En fait, on peut la décrire par les critères suivants. La farce a pour but de faire
rire. Elle est souvent courte et met en valeur la stupidité et le ridicule des personnages. Le comique physique (souvent une
caricature exagérée) est une caractéristique souvent déterminante. Les situations exploitées sont rudimentaires, et souvent
fondées sur de grossières tromperies. Sans égard pour la vraisemblance, elle extériorise les désirs inavouables et les peurs
secrètes de chacun. Et par le rire, elle permet de prendre une saine distance par rapport à nos « bas » instincts.
Chose certaine, l’esprit de la farce pénètre toute l’œuvre théâtrale
de Molière et elle en constitue une dimension fondamentale. Dans ses farces, Molière nous montre son extraordinaire talent
pour faire rire. Et il s’agit là d’un talent considérable, qui touche des mécanismes humains profonds. Si les
farces de Molière font encore rire, ce n’est pas nécessairement le cas de toutes celles écrites par ses contemporains.
De plus, les attaques de Molière contre les absurdités de certains discours philosophiques et contre la médecine ont encore
des résonances aujourd’hui.
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