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Le discours médical chez Molière

 

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     Présentation du thème principale : 

     le discours médical chez Molière

 

Depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle, l’histoire médicale permet de constater que le discours médical est indissociable du savoir scientifique et de ces grandes découvertes. L’usage du latin est l’une des caractéristiques fondamentales de la parole médicale au XVIIe siècle. Le latin attribue au médecin prestige et autorité. Récité solennellement comme s’il s’agissait d’une prière, le diagnostic apparaît incontestable. Le ton cérémonieux qu’utilisent les médecins de Molière comporte aussi l’avantage d’éviter toute discussion, tout débat avec le patient sur la nature du mal qui l’affecte et sur les moyens à prendre pour le guérir.

 

À l’origine, cette pratique s’explique par le fait que tout le corpus (recueil de documents concernant une même discipline) scientifique dont disposaient les facultés était en latin et c’était également dans cette langue que se faisait l’étude des textes. Mais le latin est également la langue liturgique et le médecin du XVIIe siècle n’est peut-être pas aussi libéré qu’on le croit du prêtre. Dans ce cas, le facteur linguistique peut être considéré comme un lien unissant le monde médical à l’Église catholique.


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L'Amour médecin fournit un bon exemple de ce que peut être un « rituel de la circonstance ». Pour tenter de l’expliquer, rappelons-nous tiendrait un double discours : l’un à l’intention de la galerie, faisant preuve d’une belle unanimité ; l’autre où les dissensions internes se manifestent bruyamment.  Mais il arrive parfois que messieurs les médecins fassent preuve de peu de retenue et étalent devant leurs patients certaines divergences. Lorsque Sganarelle demande à quatre illustres médecins (personnages caricaturaux copiés sur des médecins bien connus à l’époque) de se prononcer sur le mal qui affecte sa fille, ceux-ci s’affrontent sans scrupule, chacun y allant de son propre diagnostic sans se soucier de l’avis des autres. La maladie, à l’époque, est perçue comme étant le résultat d’un déséquilibre des humeurs qu’il faut rétablir au moyen de purges, de saignées et de lavements…  Le comique de la situation est évident puisque la survie de la malade semble dépendre d’opinions contradictoires que chacun défend avec fureur alors que le spectateur sait très bien que Lucinde feint la maladie afin d’être mariée à Clitandre.

 

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Plus qu’à l’incompétence des médecins, Molière s’en prend surtout à la faculté de médecine où l’idée de progrès paraît heurter certaines consciences et semble pousser les autorités à se cantonner dans un immobilisme résolu, voire rétrograde.  Il est intéressant de constater que la comédie permet de critiquer, parfois avec excès, l’autorité des anciens. La situation de Molière en tant qu’artiste à la cour du roi, ne lui permettait pas de s’en prendre librement à n’importe qui. Les privilèges dont il jouissait avaient des limites et les ennuis que lui causa le Tartuffe en constituent un bon exemple. Toutefois, l’institution médicale du XVIIe s’était affranchie de l’Église et était essentiellement bourgeoise, d’où sa vulnérabilité.

 

 Mais derrière cette querelle d’idées, les comédies « médicales » de Molière mettent aussi en scène le drame bien réel de la maladie, de l’incompréhension qu’elle suscite et de l’exclusion qu’elle entraîne souvent.



 

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Comédie-ballet

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